Qu’est-ce que c’est? Son origine et comment pratiquer au quotidien?
La première fois que j’ai entendu ce mot, et bien…ça ne m’a pas marqué à vrai dire. Oui car aujourd’hui on utilise tous des mots valises (comme alicament, célibatant, adulescant vidéaste, ..). C’est en y réfléchissant un peu plus que j’ai commencé à me poser des questions sur sa pratique. En fait, beaucoup d’entre nous pratique régulièrement la consomm’action sans vraiment le réaliser.
Son origine
En France, à peu près 20% de la population se dit consomm’actrice. Essentiellement les plus de 35 ans. Est-ce que cela est dû à un budget plus important? La maturité? La responsabilité pour ses enfants? Ou simplement une routine de vie plus établie? Quoiqu’il en soit, il en ressort que la consomm’action n’est pas un sujet inconnu. Mais le sujet reste encore peu abordé.
On remonte les origines de la consomm’action comme on l’a connait aujourd’hui au milieu du 19eme siècle. Période de grande industrialisation où les produits étaient fabriqués en plus grande échelle. Ce qui permettait aux fabricants d’accroitre leurs marges et aussi de baisser la qualité de leurs fabrications. Alors, les acheteurs se voyaient de plus en plus abusés dans leur consommation. Ces derniers décident de se rassembler en groupe afin de créer des pressions sur les entreprises industrielles.
La consomm’action: un enjeu plus humain que économique
L’idée de la cosnomm’action est de basculer de notre civilisation matérialiste quantitative (toujours plus..) à une civilisation spiritualiste qualitative (toujours mieux..). Il n’est alors pas question de remettre en question le type de société ou de jugement sur l’économie prédominante mais de rétablir l’humain au cœur de la consommation: le mieux vivre et le mieux être deviennent prioritaires.
C’est une démarche qui est sans jugement vers son prochain. On attend pas que chacun soit parfait mais que chacun face un effort à son niveau et je crois que c’est ce qui me plait le plus dans cette démarche. Notre quotidien est semé d’obligations, de prérogatives et d’auto flagellation. Prendre la décision d’avancer en conscience dans ses actes est déjà une démarche qui peut orienter positivement notre société. Quand on décide d’apporter du sens à ses achats, on s’accorde aussi plus d’attention, on est plus à son écoute et on augmente notre estime de soi. Oui car “on fait de son mieux” et cette bienveillance a un effet miroir puissant sur soi-même.
Concrètement, je fais quoi pour passer à la consomm’action?
Derrière cette démarche se cache une volonté de défendre les intérêts des consommateurs via des valeurs multiples: commerce équitable, éthique, écologique, développement durable, égalité des sexes, … C’est un geste citoyen et intrinsèquement bienveillant envers la collectivité. Au quotidien, on peut devenir un-e act-eur-rice de se consommation en:
- Étant exigeant-e dans le choix des produits (moins d’emballage possible, emballage recyclable, composition propre, ingrédients respectueux,…) ou des marques (engagements concrets, pas de travail d’enfant, égalité femme-homme, certification, …)
- Favoriser le locavorisme, les circuits court ou/et les produit de saison
- Diminution de la surconsommation. Consommer au besoin et non sur des impulsions, rejeter le toujours plus et l’accumulation, faire soi-même certains produits, acheter de la seconde main, consommer moins de viande
- Buycotter en refusant d’acheter certains produits problématiques
En quelques mots..
La consomm’action va plus loin que la consommation durable ou l’alterconsommation. En effet, l’engagement ne se déroule pas uniquement lors du passage à l’acte d’achat. Il y a une préméditation, un préambule à l’achat: si je choisis tel produit, ce n’est pas un simple choix entre ce qui m’est proposer à un instant T. J’ai réfléchi en amont et j’ai choisi d’aller à ce produit dans cette boutique. Donc, je choisis ce que je souhaite consommer par rapport à mes valeurs.
Concrètement, on peut voir cela comme une personne qui cherche à manger une délicieuse tablette de chocolat. Dans un paradigme, cette personne arrive dans une grande surface et souhaite s’acheter du chocolat éthique. Elle se rendra dans le rayon bio de cette grande surface et choisira le chocolat qu’elle estime le mieux certifié, le plus éthique et le plus gourmand (une fois de plus, on oublie pas la case plaisir). Si la personne opte pour un paradigme consomm’acteur, c’est-à-dire qu’elle anticipe son achat en conscience, elle choisira un fournisseur qui est engagé (dans ses achats, sa sélection, l’origine des ingrédients, la manière dont ils sont fabriqués, …) pour sélectionner sa gourmandise chocolatée. L’achat de cette personne passe de responsable à dans l’action. Elle passe d’une approche passive à une démarche active.
On peut donc résumer cette vision en quelques termes :
- La décroissance. Pour baisser la production mondiale
- L’information. Pour mieux comprendre ce que l’on consomme
- La conscience. Remettre du sens dans les délais de production
- La justesse. Redonner du sens à la vraie valeur monétaire d’un bien ou d’un service
- Consommer moins mais mieux
- Consommer au plus juste de ses réels besoins
- Orienter ses achats en empathie des Êtres vivant et de l’environnement
- Passer d’une vision matérialiste quantitative à une vision spiritualiste qualitative
- Le cumul matériel est dévalué par rapport au mieux-être et au mieux-vivre
On est tous des consomm’act-rices-eurs à un certain niveau. Chez Makosmé, nous avons fait le choix de valoriser cette démarche par les cosmétiques car c’est un secteur extrêmement polluant. Pourquoi manger des aliments bio quand on s’applique de la pétrochimie sur le corps? Dans cette logique, nous sélectionnons des soins à la composition respectueuse des êtres vivants et de l’environnement, des marques engagés et pas seulement sur le papier et surtout, nous sommes convaincus qu’il n’y a pas de moindre effort. Nous avons tous le pouvoir d’orienter notre société avec notre panier d’achat.
Claire-Sandra, fondatrice Makosmé